Le traitement


Il dépend du genre et du type de la leucémie. Les leucémies aiguës et chroniques n'ont pas le même traitement. Les leucémies lymphoblastiques et myéloblastiques sont aussi traitées par des protocoles de traitement différents.
Dans la majorité des cas de leucémies, le traitement comprend de la chimiothérapie.
 
La chimiothérapie est un traitement lourd qui a pour but de nettoyer la moelle osseuse de toutes les cellules malades, les blastes. Une fois administrée, la chimio tue toutes les cellules de la moelle, malheureusement elle tue aussi les cellules normales, les cellules qui donnent les globules rouges ainsi que celles qui donnent les plaquettes.

Dans le cas où ce sont les globules blancs qui sont atteints, le traitement en fait chuter le nombre (d'environ 4000 en temps normal à moins de 500)
Le malade entre alors dans la phase dite d'aplasie. Il se trouve sans défenses immunitaires. C'est pourquoi il est hospitalisé dans des structures stériles appelées flux.
Durant cette période, le malade est fragile face aux infections, il peut saigner. Pour cette raison, un support transfusionnel en plaquettes et en globules rouges est nécessaire.
Ce sont des éléments que le malade ne peut fabriquer, il faut des donneurs volontaires de sang.
Il faut environ trois semaines pour que les bons globules blancs réapparaissent. C'est la sortie d'aplasie.
Une fois la sortie d'aplasie constatée le départ du patient hors du service peut se faire à condition qu’il n'ait plus besoin d'un traitement par les antibiotiques ou de transfusions.

 

Après ce traitement dit d'induction, on laisse passer quelques jours avant de faire un autre myélogramme pour constater le résultat obtenu.
L'étude du myélogramme montre ou pas la disparition de toutes les cellules malades. Si elles ont toutes été éliminées on parle alors de rémission.
Après un seul traitement d'induction on ne peut parler de guérison. On sait à ce moment-là que la maladie ne se voit plus mais qu'elle pourrait être encore là, invisible dans quelques cellules résiduelles qui ont échappé à la chimio.
On sait aussi d'après les études, qu’à ce stade, si on arrête le traitement définitivement, la maladie reviendrait.


Après la chimio d’induction, il est donc nécessaire de faire plusieurs cycles de chimiothérapie appelés chimio de consolidation et un traitement d'entretien qui nécessiteront selon les cas une hospitalisation ou un traitement en ambulatoire.
Selon les cas, le traitement peut durer au total entre quatre mois et parfois deux ans, avec dans quelques cas, des séjours plus ou moins longs en hospitalisation. Ces passages à l'hôpital seront déterminés par le médecin traitant.

Dans certains cas, pour obtenir ou garantir la guérison, il est nécessaire de pratiquer une greffe de moelle osseuse.

 

Le cathéter :
Le traitement par chimiothérapie est nécessaire au cours d'une leucémie. Il ne peut être effectué par perfusion simple parce que la chimiothérapie est toxique pour les petites veines des bras.
Il est nécessaire alors de mettre en place un cathéter au niveau des grosses veines du cou ou des veines sous clavière. Ce dispositif facilite le traitement ainsi que les transfusions, il évite l'endommagement des veines et permet une plus grande mobilité et liberté des bras.
Il est mis en place par un médecin anesthésiste sous anesthésie locale.
Après la sortie de l'hôpital, des soins particuliers sont faits pour l'entretenir. Une fois le traitement totalement fini il peut être retiré.

 

Les protocoles de traitement :                                          
Un protocole est une combinaison de plusieurs agents de chimiothérapie nécessaire au traitement. On utilise ces protocoles dans les essais cliniques.
La leucémie n'est pas une maladie simple. Le traitement final n'est pas encore défini.
La recherche médicale clinique est en cours d'évaluation. Le traitement de chaque leucémie est différent, on recherche dans chaque cas, le ou les meilleurs médicaments, les meilleurs dosages, la meilleure association des médicaments, la meilleure façon de les administrer...
Dans le but d'améliorer les résultats des traitements, la majorité des malades acceptent de participer aux essais cliniques sur les protocoles de traitement. Ils sont mis en place par les médecins et contrôlés par les organismes de santé des services publics et donc régis par la loi.


Un essai de protocole de traitement est une étude dirigée par des médecins, qui ont une hypothèse sur la façon de traiter un genre de leucémie, avec un médicament particulier, ou une façon différente de l'administrer... Qu'ils comparent à une méthode standard connue.
La majorité des patients acceptent de participer mais certains restent réfractaires car ils croient qu'on se sert d’eux comme cobayes. Ceci n'est pas vrai, parce que les protocoles comparent en général, surtout à un stade avancé (du développement du médicament…), deux méthodes sûres et efficaces. Les équipes médicales veulent prouver la supériorité d’une nouvelle méthode sur une ancienne. (Auparavant le nouveau médicament a dû être essayé chez l’animal chez des patients réfractaires et passé toutes les phases de développement décrites par la loi. Ce médicament aura donc auparavant, prouvé son efficacité.
Certains protocoles dits de phase I ou II sont proposés à des patients chez qui le traitement standard n'a pas réussi et qui n'ont l'espoir que d'essayer de nouveaux médicaments encore non présents sur le marché. Ceci n'est pratiquement jamais le cas chez les patients nouvellement diagnostiqués.
Il faut savoir que le patient a le droit de refuser de participer à ces protocoles. Néanmoins, c'est le seul moyen de faire avancer les traitements et de trouver des solutions.
Le protocole est expliqué en détail par le médecin au malade, ils signent conjointement un document de consentement.

 

Aplasie :                                                                          
C'est un état où le patient n’a plus de défenses immunitaires par une absence des polynucléaires neutrophiles dans le sang.
Ces polynucléaires sont une sorte de globules blancs qui sont impliqués directement dans la défense de l'organisme contre les microbes. Dès que leur chiffre descend en dessous de 500/mm3 on dit que le patient est en aplasie et qu'il a un risque d'attraper une infection. Ce chiffre, vous pouvez le retrouver sur le résultat de la prise de sang appelée numération formule sanguine (NFS).
L'aplasie survient généralement après les jours où la chimiothérapie a été injectée. Sa durée peut être comprise entre quelques jours et plusieurs semaines.
La sortie d'aplasie est le moment où la moelle fabrique à nouveau des polynucléaires neutrophiles que l'on retrouve dans le sang.
Quand l'aplasie est longue, elle se déroule à l'hôpital. Le malade est sous surveillance et à la moindre fièvre, des examens sont effectués et la perfusion d'antibiotiques peut commencer.
Quand la chimiothérapie est de faible intensité, donc l'aplasie courte, le médecin décide parfois qu’elle peut se passer à domicile. La sortie de l'hôpital se fait avec une ordonnance pour des prises de sang de surveillance et une prescription d'antibiotiques à débuter en cas de fièvre. Si tel est le cas, il faut suivre à la lettre les recommandations du médecin et appeler très vite le centre hospitalier où vous êtes suivi.
Dans certains cas des facteurs de croissance sont prescrits pour accélérer la sortie d'aplasie.

 

Le caryotype :                                                                     
C'est un examen qui a pour but, de déceler les anomalies des chromosomes des globules blancs leucémiques, qu’ils soient dans le sang au dans la moelle. Il est prélevé au cours de la ponction sternale myélogramme.
Ces anomalies peuvent être la cause de la leucémie, elles peuvent avoir aussi une valeur pronostique, influencer le choix du traitement et dans quelques cas permet de surveiller la maladie.
Les anomalies peuvent concerner le nombre de chromosomes ou encore leurs aspects (translocations, inversion...).
Il faut attendre à peu près quinze jours pour obtenir des résultats.

 

La biologie moléculaire et le phénotypage :                     
Ce sont des examens complémentaires au caryotype qui ont aussi pour but de classer la maladie, ils peuvent aussi avoir une valeur pronostique et influencer le choix du traitement. Ils jouent un rôle important dans la surveillance de la maladie après la rémission.